[^]

Histoire et Patrimoine de la commune

LES ORIGINES DE LA COMMUNE : LE CASTRUM DE MASSABRAC ET BENAIX

Dès le XIIIème siècle, les registres d’Inquisition mentionnent la présence sur le territoire de notre commune d’un castrum de Massabrac dont les habitants entretiennent des relations étroites avec le castrum de Montségur.

En 1232, c’est à Massabrac,  que l’évêque cathare de Toulouse Guilhabert de Castres, qui avait quitté Fanjeaux incendié lors de l’arrivée des croisés, trouve refuge pour la nuit, avant de reprendre la route vers Montségur, dont il fera avec Raymond de Péreille le haut lieu du catharisme.

Alors parties intégrantes du Comté de Foix, Massabrac et Bénaix (cité dès le début du XIVème) seront successivement propriété des seigneurs de Lévis, puis de la seigneurie de Montségur-Lagarde, avant de redevenir la propriété des Lévis-Mirepoix. Si Massabrac semble ne plus être habité à partir du XVIIème siècle, Bénaix (ou Sainte Foy de Bénaix de 1540 à 1607) sera finalement rattaché à la seigneurie de Lavelanet en 1627.

CHAINON DE MORENCI :

Le village est dominé côté sud par le massif de Morenci, qui s’étend de Bélesta à Montferrier et offre un point de vue unique face au Pog de Montségur. « Là, se trouve un petit plateau, belvédère admirable, d’où le regard embrasse un splendide panorama » (Jean Tricoire).

C’est en ce lieu, à 893 m d’altitude, que l’on peut découvrir la Croix de Morenci. Taillée dans le grès et marquée 1780, elle présente la particularité d’être ornée d’un visage en relief et de figurer un mystérieux 8, possible évocation de l’infini.

A quelques mètres de distance se dresse l’impressionnant Roc de la Dentilhère. Ce piédestal de calcaire abritait une sépulture sous roche, objet des fouilles archéologiques de Jean Tricoire et M. Pendrié en 1928-1929.

Deux squelettes (femme et enfant) sont ainsi dégagés. Divers objets les accompagnent : un long collier composé de grains en os et disques de jais, disques de cardium, pendeloques en dents d’animaux, pendeloques en pierre. Non loin de là est également découverte l’énigmatique main de Morenci. Cette main gauche sculptée dans un bloc de stéatite présente la particularité d’être amputée de toutes ses phalangettes. Si la datation est incertaine, Jean Tricoire évoque à son sujet « l’hypothèse de main à usage d’enseigne ».

Sur la pente nord du chaînon, dans la hêtraie, se cache le Roc de la Fougasse. Pierre de sacrifice pour les uns, ancienne meule non extraite pour d’autres, le rocher porte en son centre un cercle de pierre de 1,10 mètres de diamètre, délimité par une rigole circulaire.

GROTTE DE LAS MORTS

La grotte de las Morts se situe à la limite des communes de Fougax et Montségur, dans le massif de la Bartefeuille. Elle surplombe le torrent du Lasset et fait face au Hameau de Serrelongue. Des fouilles archéologiques y sont effectuées par l’Abbé Durand de 1936 à 1942.

La grotte était occupée en ses deux entrées opposées et présentait un habitat couvrant  200 m² de superficie sur chaque station. Huit foyers distincts correspondant à six périodes, du Néolithique à l’Age du bronze ont pu être identifiés.

Dans son ouvrage « La Préhistoire de l’Ariège du Néolithique I à la période de la Tène », l’Abbé préhistorien propose un inventaire de l’outillage découvert dans la grotte. Il s’agit d’une présentation des industries de Las Morts situées en stratigraphie : industries de la pierre et de l’os, objets en bronze, en métal, poterie.

EGLISE SAINTE-FOY DE BENAIX

Citée dès 1318, l’église Sainte-Foy de Bénaix, édifiée au cœur du village, dépend au long de son histoire du diocèse de Mirepoix et du chapitre de Rieux Volvestre. Tombée en ruines à la fin du XVème siècle, l’église est remplacée par une chapelle provisoire vers 1540, puis reconstruite in situ en 1589 par le chapitre de Rieux. Cet épisode est relaté sur une pierre gravée qui peut être observée sur la façade sud de l’église. L’inscription précise en ces termes : "Jésus  Marie. Le 23e jour du mois de juillet 1589, fut réédifiée l’église de Sainte-Foy de Bénaix, étant vicaire, M. Guilhem Ras, prêtre et étant ouvriers, Jehan Hauvet et Aymat Conte, dudit Bénaix. Appartient ladite paroisse à messieurs du chapitre de Rieux-Volvestre". Le texte est souligné par différents motifs dont un écu triangulaire à trois chevrons (famille de Lévis) ainsi que la marque des ouvriers mentionnés.

Si le porche et les fenêtres de la façade nord datent du XIXème siècle (l’église a été restaurée en 1840), les encadrements en grès de la porte et des fenêtres semblent plus anciens côté sud.

Enfin, une série de vitraux exécutés en 1938 par les ateliers toulousains Moulenc et Saint-Blancat laissent entrer la lumière dans l’édifice tout en évoquant Saint-Antoine de Padoue, Sainte-Jeanne d’Arc, Sainte-Foi, Notre-Dame de Lourdes, et le Sacré Cœur de Jésus.